Manager, c’est bien plus qu’un job classique. Ça nous touche au plus profond, dans ce qu’on ressent et ce qu’on pense. Chaque décision, chaque échange, et parfois même les petits conflits réveillent des émotions intenses. Et que ces émotions soient agréables ou désagréables, elles influencent notre comportement et notre efficacité au quotidien.

Alors, la clé pour éviter de se laisser submerger ? Apprendre à les reconnaître, les comprendre, et surtout, à les gérer. Alors comment faire pour naviguer dans cette tempête émotionnelle sans perdre pied ?

Reconnaître les émotions : parce que tout commence par là

D’abord, soyons honnêtes : reconnaître ses émotions, ce n’est pas facile. Mais c’est essentiel. Parce que tant qu’on ne sait pas ce qui se passe vraiment en nous, on réagit de façon automatique, et ce n’est pas toujours joli-joli.

Prenons un exemple : un collaborateur vous donne son rapport en retard. Vous sentez cette petite colère bien connue arriver à la surface. Alors c’est pile le bon moment pour se mettre en pause et observer ce qu’il se passe. L’idée ici, c’est de nommer ce que vous ressentez : colère ? frustration ? stress ? C’est la première étape pour éviter de réagir à chaud.

Se poser LA question : pourquoi ça me touche autant ?

Une fois l’émotion identifiée, la grande question à se poser, c’est : « Mais pourquoi ça me touche autant, en fait ? ». Souvent, une situation appuie sur un petit bouton sensible qu’on ne connaissait pas toujours. Ce bouton est souvent lié à nos valeurs, nos croyances ou des insécurités.

Par exemple, si vous perdez vos moyens parce qu’un collaborateur vous a coupé la parole en réunion, peut-être que, derrière cette colère, se cache la peur de ne pas être respecté ou écouté. Une fois qu’on met le doigt là-dessus, c’est plus facile de ne pas partir en vrille. Parce que non, le collaborateur en question n'a probablement pas décidé de gâcher votre journée. C’est peut-être juste un manque de tact… ou peut-être qu’il avait très envie de partager son idée.

3 techniques simples et  actionnables pour gérer ses émotions

Bon, maintenant que vous savez identifier vos émotions et pourquoi elles surgissent, passons aux choses concrètes. Voici trois techniques à tester la prochaine fois que vous sentez votre cocotte-minute intérieure sur le point d’exploser.

1. Prendre trois grandes inspirations profondes

Ça paraît bête, mais je vous assure que ça marche. Quand vous sentez le stress ou la colère monter, arrêtez tout et prenez trois grandes inspirations profondes. Inspirez profondément par le nez, remplissez bien vos poumons (et votre ventre), puis expirez lentement par la bouche jusqu’à ce que vous n’ayez plus d’air et que la prochaine inspiration devienne automatique. Ce simple geste envoie un signal à votre cerveau pour lui dire : « Respire, bonhomme, ça va bien se passer. »

2. Se donner le temps de répondre

On l’a tous vécu : cette petite montée de colère quand quelqu’un nous fait une remarque qui passe mal. Le problème, c’est que la réponse qui vient en premier n’est pas toujours la meilleure… ni la plus diplomatique. La solution ? Se donner du temps. Et ça peut être tout simple : comptez jusqu’à 10 dans votre tête avant de parler, ou quittez la pièce pour aller boire un verre d’eau. Ce petit délai vous permet de faire redescendre l’émotion et de répondre avec votre cerveau (et non avec votre ego).

3. Dire mais sans dire

Pardon ?

Vous êtes en plein dans une situation où des émotions désagréables montent, et impossible de dire calmement ce que vous ressentez ou ce dont vous avez besoin pour éviter que ça se reproduise. C’est là que je vous propose une astuce simple : mettez tout par écrit. Sans filtre, sans censure, avec vos mots, aussi directs et peu politiquement corrects qu’ils puissent être. Comme si vous alliez écrire un mail pour dire franchement ce que vous pensez. Sauf que... ce mail, vous ne l’enverrez pas.

En écrivant vos émotions, vous allez déjà sentir la pression redescendre. Vous verrez qu’en faisant ça, vous allez évacuer le trop-plein et vous sentir plus léger. Clairement, je l’ai fait à plusieurs reprises, et ça a été un vrai catalyseur pour ensuite aller voir la personne et utiliser les bons mots, à froid.

Conclusion

Avant d’être manager, vous êtes un être humain avec son lot de ressentis et d’émotions. Peut-être qu’un jour les managers seront remplacés par des robots ultra-performants avec une IA surpuissante. Mais en attendant, c’est vous qui êtes aux commandes, avec tout ce que vous êtes... et les émotions qui vont avec.

Donc, premièrement, on se lâche la grappe : non, vous n’êtes pas "trop émotif", vous êtes juste vivant. Et deuxièmement, avec un peu d’entraînement et une bonne dose de conscience sur ce que vous ressentez, vous allez devenir le roi de la gestion des émotions.

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